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Hygiène de l’assassin, d’Amélie Nothomb

Hygiène de l’assassin, d’Amélie Nothomb

Le pitch : une confrontation entre une jeune journaliste et un écrivain obèse à l’article de la mort.

Non mais en vrai, ça parle de quoi ? Le grand écrivain Prétextat Tach, Prix Nobel de littérature, qui vit reclus et à l’écart des remous médiatiques, souffre d’une grave maladie et n’a plus que deux mois à vivre. Cinq journalistes triés sur le volet sont alors sélectionnés par son secrétaire pour l’interviewer et recueillir ses dernières paroles. Il sortira vainqueur haut la main des quatre premières joutes verbales, mais le cinquième affrontement lui donnera du fil à retordre et dévoilera ses secrets les plus sombres.

Mon avis perso : Ma porte d’entrée sur l’univers d’Amélie Nothomb. Ce livre m’a littéralement transformée. La partie narrative est quasiment absente, et les dialogues sont aussi vifs et incisifs que des balles de revolvers, ce qui transforme les scènes en duels digne d’un bon western. On suit les échanges avec jubilation, jusqu’au dénouement final qui laisse pantois.

L’extrait qui tue :

L’auteur, qui avait vingt-deux romans à son actif, habitait au rez-de-chaussée d’un immeuble modeste : il avait besoin d’un logement où tout fût de plain-pied, car il se déplaçait en fauteuil roulant. Il vivait seul et sans le moindre animal familier. Chaque jour, une infirmière très courageuse passait vers 17 heures pour le laver. Il n’aurait pas supporté que l’on fît ses courses à sa place : il allait lui-même acheter ses provisions dans les épiceries du quartier. Son secrétaire, Ernest Gravelin, vivait quatre étages plus haut mais évitait autant que possible de le voir ; il lui téléphonait régulièrement et Tach ne manquait jamais de commencer la conversation par : “Désolé, mon cher Ernest, je ne suis pas encore mort.”
Aux journalistes sélectionnés, Gravelin répétait cependant combien le vieillard avait un bon fond : ne donnait-il pas, chaque année, la moitié de ses revenus à un organisme de charité ? Ne sentait-on pas affleurer cette générosité secrète à travers certains personnages de ses romans ? “Bien sûr, il nous terrorise tous, et moi le premier, mais je soutiens que ce masque agressif est une coquetterie : il aime jouer à l’obèse placide et cruel pour cacher une sensibilité à fleur de peau.” Ces propos ne rassurèrent pas les chroniqueurs qui, du reste, ne voulaient pas guérir d’une peur qu’on leur enviait : elle leur conférait une aura de correspondants de guerre.

Comment en parler si vous ne l’avez pas lu ? “C’est Hygiène de l’assassin qui a introduit Amélie Nothomb dans la liste des écrivains à succès, parmi les plus lus. Vous saviez qu’elle écrit chaque année près de quatre romans, mais qu’un seul est publié ?”

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