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Le Magasin des Suicides, de Jean Teulé

Le Magasin des Suicides, de Jean Teulé

Le pitch : Un gosse pourrit le commerce de sa famille avec son inconditionnelle joie de vivre.

Non mais en vrai, ça parle de quoi ? Chez la famille Tuvache, la mort est le meilleur des commerces : Mishima et Lucrèce tiennent le Magasin des Suicides, aidés par leurs enfants Vincent l’artiste incompris et Marylin la complexée. Vous trouverez dans ce magasin tout ce qu’il faut pour mettre fin à vos jours : poisons, cordes pour la pendaison, lames, armes à feu à munition unique… Dans un monde en crise, les affaires tournent idéalement bien et les clients affluent. Jusqu’à la naissance d’Alan, le petit dernier, qui fait preuve d’une bonne humeur et d’une joie à toute épreuve, et qui va progressivement chambouler la vie de tous les membres de sa famille !

Mon avis perso : C’est par Le Magasin des Suicides que j’ai découvert l’univers atypique de Jean Teulé, que je n’ai pas quitté depuis. Cette fable tellement originale se lit très facilement, et on s’attache tout de suite au petit Alan, vilain petit canard d’une famille pas comme les autres. Par contre, pitié : faites l’impasse sur l’adaptation en film d’animation, où les personnages se croient en droit de pousser la chansonnette toutes les deux minutes…

L’extrait qui tue :

– Alan ! … Combien de fois faudra-t-il te le répéter ? On ne dit pas “au revoir” aux clients qui sortent de chez nous. On leur dit “adieu” puisqu’ils ne reviendront jamais. Est-ce que tu vas finir par comprendre ça ? […] Et puis cesse de chantonner (elle l’imite) : “Bon-zou-our !…” quand des gens arrivent. Il faut dire d’un air lugubre: “Mauvais jour, madame…” ou : “Je vous souhaite le grand soir, monsieur.” Et surtout, ne souris plus ! Tu veux faire fuir la clientèle ?… Qu’est-ce que c’est que cette manie d’accueillir les gens en roulant des yeux ronds et en agitant les index dressés en l’air de chaque côté des oreilles ? Crois-tu que les clients viennent ici pour contempler ton sourire ? ça devient insupportable, ce truc-là. On va te mettre un appareil ou te faire opérer !

Comment en parler si vous ne l’avez pas lu ? “Le Magasin des Suicides ? Oui, c’est le roman où Jean Teulé sort de ses schémas habituels, lui qui donne plutôt dans le genre historique. Il a bien fait, ça met vachement de bonne humeur en tout cas. Tu me passes le sel ?”

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