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La nuit des enfants rois, de Bernard Lenteric

La nuit des enfants rois, de Bernard Lenteric

Le pitch : Après la lecture de ce livre, vous ne verrez plus les gosses de la même manière.

Non mais en vrai, ça parle de quoi ? Fozzy, un ordinateur super puissant mis au point par l’informaticien Jimbo Farrar, détecte simultanément sept enfants ayant produit des résultats hors du commun lors de tests organisés dans toutes les écoles maternelles des Etats-Unis. Jimbo va alors suivre ces enfants, et les regarder grandir et évoluer de loin, fasciné par leur intelligence sans pareille. Lorsque les Sept sont enfin réunis à l’adolescence, un drame se produit qui va bouleverser leur vie. Ravagés par la haine, ils utilisent à partir de cet instant leurs capacités hors du commun pour commettre des meurtres, vols et autres crimes. Jimbo sera-t-il capable de les arrêter ? Et plus important encore, le voudra-t-il ?

Mon avis perso : Ce roman est poignant, le suspense est là, on suit à la fois l’évolution des Sept et celle de Jimbo. La relation pas banale entre Jimbo et le super ordinateur Fozzy vient apporter quelques petites touches de légèreté et d’humour bienvenues, mais on reste en haleine jusqu’aux toutes dernières pages.

L’extrait qui tue :

Son oeil s’ébahit, se figea. Un brusque frisson lui parcourut le corps. Il demanda :
“Et ça veut dire ?
– Que dalle ! répondit Fozzy. ça veut rien dire du tout, mec.”
L’écran était couvert sur toute sa surface : de points et de traits placés n’importe comment et qui ne ressemblaient à rien.
“Fozzy, envoie la tête du môme qui a fait ça.”
Un écran voisin s’alluma. Un visage d’enfant apparut.
Cheveux noirs, yeux noirs, narines un peu dilatées, teint bistre. Ce genre d’expression que l’on a sur les photos d’identité. Rien de particulier dans les prunelles, mi-timides mi-rêveuses.
“ Sûr que c’est ce morveux qui a fait ça ?
– Affirmatif mec.
– Date et heure de l’enregistrement ?
– Ce matin. Neuf heures vingt-huit, heure locale. Mountain Time.
– Il aura gribouillé n’importe quoi.”
“Mais je sais bien que c’est faux…”
“Des clous, mec ! Consigne Seize : au cas où le sujet parvient à dessiner quelque chose, on répète l’expérience trente minutes plus tard. Consigne Seize respectée.
-Et il a refait la même chose, trente minutes plus tard ?
-Affirmatif, mec.”
Un temps. Jimbo ferma les yeux, les rouvrit.
“Nombre de signes, Fozzy.”
Un centième de secondes de réflexion puis Fozzy annonça :
“Cent huit traits, quatre-vingt-dix points.”
Silence. Un inexplicable sentiment de malaise envahissait Jimbo.
“Jimbo ?
– Ouais.
– Et c’est pas tout, mec. D’autres arrivent.”
[…]
Le sentiment de malaise persistait, toujours aussi inexplicable. Des gouttelettes de transpiration perlèrent. Il compta.
Sept.
Sept enfants de quatre à six ans.

Comment en parler si vous ne l’avez pas lu ? “Non mais vous vous rendez compte ? En 1981, l’auteur a imaginé une intelligence artificielle bien plus élaborée que tout ce qu’on est capable de faire aujourd’hui. Y a pas photo, Fozzy écrase tous les Google Home, Siri et autres Alexa sans problèmes.”

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